Holiday On Ice 2025

Quand la présidente du Club Nathalie,  a lancé le recrutement de sa troupe pour représenter une nouvelle fois le CPAP sur la glace de Holiday on Ice, on n’y croyait pas ! Nous avons été 9 patineurs licenciés du club à répondre présents -dont Sandrine cette fois- pour participer au spectacle No Limits, le 21 février 2025.

  1. Les préparatifs du show

Nathalie a confié le projet à Khéliane qui s’est immédiatement mobilisée. Pour la musique, Quentin a choisi parmi le répertoire d’Edith Piaf et de Patrick Bruel. Grâce à la bienveillance des patineurs du club, nous avons pu démultiplier nos 4 séances d’entraînement en 8, sur un fond de piste du dimanche au soir, la seconde heure. Le créneau –tant convoité– du dimanche matin 7h30 – 9h a naturellement été mobilisé.

Je suis toujours impressionnée par la capacité des chorégraphes à identifier les éléments permettant d’interpréter de la musique, en créant un ensemble de mouvements cohérents à la fois techniques et esthétiques.  Nous sommes partis du schéma d’une valse américaine en couple (si, si les trois balancés), auxquels ont été ajoutés de grands mouvements gracieux sur un rythme de blues, avant de terminer sur une reprise endiablée de la valse, en un collectif de balancés (très visuel). C’est vivant et ça bouge !
Quentin nous a rappelé que nous étions des danseurs et qu’il était temps de le montrer avec « des-mouvements-qui-vont-jusqu’au-bout », et de belles jambes libres !
Pour éviter toute polémique, l’équipe de direction a pris en charge la gestion des costumes, sans rien nous dire jusqu’à la répétition générale .Un dimanche matin, chacun a découvert un paquet à son nom où était réunis : son costume à sa taille (corsage blanc, jupe jaune évasée et foulard gris pour les femmes, pantalon gris et chemise blanche pour les hommes) et ses accessoires (gants à leds, et bretelles, montre à gousset et nœud pap pour les hommes).
Le dernier entrainement a été assuré par Carole, l’indétrônable capitaine des lutéciens. On a beaucoup répété en musique. Carole nous a précisé les mots sur lesquels nous devions engager les mouvements pour être parfaitement ensemble. Les 2 petits patineurs de 8 et 10 ans du club de Boulogne, –sans glace depuis la fermeture définitive de leur patinoire– qui allaient se produire le même soir que nous étaient avec nous sur la piste. Et ce n’est qu’au terme de l’entrainement que l’on s’est accordées sur la couleur du collant, du rouge à lèvres et sur les paillettes.

Dans la semaine précédent l’évènement, il a bien fallu une cinquantaine d’échanges sur le groupe WhatsApp pour convenir de la récupération des places des accompagnants, de l’heure de rendez-vous au Zénith Porte de la Villette et du déroulé de la soirée. Nathalie avait déjà bien avancé le travail avec les organisateurs de HOI. Tout avait d’ailleurs été consigné dans le FDR. Mais, au fait, « c’est quoi la FDR ?  Ben c’est la feuille de route voyons ! ». En la découvrant, nous avons été surpris de voir qu’à côté de nos noms figurait aussi nos âges ….

L’équipe est arrivée à l’heure à l’entrée du Zénith. Ca faisait du bien de se retrouver. Une fois au complet, Antoine a contacté Joël : l’homme jovial et rassurant de l’année dernière qui nous a conduits jusqu’à nos loges. Nous avons aussi retrouvé Laila qui a quitté la SNCF pour rejoindre la FFSG. Elle a entrepris un petit reportage sur nous. Pas de temps à perdre, notre répétition sur glace est prévue à 17h30.

2 Dans les coulisses d’un spectacle de patineurs professionnels

Nous entrons dans une grande salle carrée sombre surplombée d’un magnifique lustre de cristal –pratiquement le même que celui de l’opéra de Saint Pétersbourg. Un grand escalier mène à une mezzanine où quelques patineurs s’échauffent chevilles et hanches. En face de nous, l’ombre de plastrons et de casques de romains suspendus à un portant, comme une troupe fantôme qui attend le maître de cérémonie pour s’animer. On entend une musique de Lady Gaga et des applaudissements : la séance de l’après-midi est toujours en cours… Ici tout est partie intégrante du spectacle : la piste est à quelques mètres. Les jeunes artistes sont concentrés, chacun dans le rôle qu’il doit tenir : les uns remontent les escaliers en tenue encore chaussés de leurs patins, pour aller se changer pour le tableau suivant. « No photo please » nous prient-ils.

Nous prenons place dans le minuscule vestiaire des femmes. Un grand miroir nous renvoie nos visages émerveillés et réjouis : parfait pour se maquiller ! Nous arrivons tout juste à y caser une chaise pour chacune. Chez les hommes, c’est moins serré à 3 ! « Comment fais-tu avec les rubans de ton col du chemisier ? Deux tours ou un tour autour du cou pour le foulard ?». On se rapproche de Khéliane qui nous recommande de faire simple. Le chaperon des Lutéciens, Isabelle, trouve des solutions.

Nous sommes pris en charge par la chorégraphe de la troupe dès la fin du spectacle, avant le surfaçage. Elle nous fait contourner la piste, et rentrer par le devant de la salle. Khéliane nous envoie ses dernières recommandations : « misez tout sur l’interprétation et allumez vos gants et vos bretelles ». On s’échauffe sans consigne particulière sur une piste « granuleuse » plus large et moins profonde que la surface que nous avions définie pendant nos entraînements.

Mais cette piste-là, c’est celle de HOI, alors elle vaut de l’or ! On nous met la musique et on s’élance (sans engagement pour ne gêner personne). On recommence une fois …  Mais la chorégraphe HOI annonce un changement d’ordre de passage avec les petits. Nous sommes priés de nous replier derrière le rideau de scène en attendant la fin de leur répétition. On se met d’accord sur l’endroit où patienter, et sur le placement sur piste pour le démarrage de notre programme. Il faudra attendre son « go » pour investir la piste. « Do you want to practice a new time ?» On ne se fait pas prier ! Tout passe « crème » ! « Congratulations, your teams got a good energy. This is a very special moment for you all, have a good time», nous lance-t-elle !

Une fois changés, Khéliane nous propose de revoir les derniers points à ajuster et de refaire un peu de sol. Il fait vraiment noir, et ca ne glisse pas, donc les placements ne sont pas bons mais nous sommes en musique ! Léila peaufine son reportage …On se réunit autour de Khéliane pour lui témoigner toute notre reconnaissance. C’est Marie Josée et Antoine les artificiers de la petite surprise. C’est en effet grâce à elle que nous vivons ce moment si singulier.

Nous déballons notre diner, et l’avalons en devisant gentiment. C’est le moment de faire un peu plus connaissance, et de raconter quelques éléments de notre parcours professionnel. Mais l’heure de se maquiller et de se changer arrive vite.

Notre mini loge est en effervescence : Agnès défroisse son chemisier avec un appareil à vapeur ; on refait les nœuds des jupes puis ceux des chemisiers ; et on se donne bonne mine avant de souligner notre regard avec l’eye liner, le mascara, on redessine le contour de nos lèvres, et on termine avec les paillettes aux paupières et dans les cheveux. Bénédicte est prête la première et va transmettre la bonne mine à nos cavaliers.

Et nous voici prêts pour le grand moment ! Atterré, Antoine lance un « mais qu’est-ce que je fais ici ? ». « T’inquiète, ça va bien se passer ! ».
On se prépare le long du rideau noir. On entend le présentateur égrener un à un nos noms. Clairement. La salle est enthousiaste, et accueille le petit mousquetaire et sa jolie danseuse. La musique des petits finit par s’achever…. J’entends le « go » de la chef de piste. A nous ! On apparait sur la piste arborant notre plus beau sourire. Et à la seconde mesure, on engage notre programme aussi bien que pendant les répétitions. On accroche le rythme pour valser, et on se retrouve sans difficulté aux points de rendez-vous. On se sourit, détendus. Les spectateurs applaudissent l’arabesque de Benjamin, et poursuivent pensant notre tour de piste terminé. Mais il y a notre ligne de balancés, et là, c’est à nouveau la surprise dans la salle. Cette fois, c’est la fin du programme. On salue ensemble les
3 côtés de la piste, agitons la main pour notre dernier au revoir, et sortons de la piste abasourdis par notre réalisation.

C’était dense et court à la fois. On s’est sentis à l’aise, même si tous les pas et les mouvements n’étaient pas parfaits. On a vécu un moment exceptionnel, très convivial, conforme aux caractéristiques des actions de notre club. Et on se prend à rêver à 2026 …